Après Saint Martin et ses poubelles

C'est
toujours la météo qui guide le marin !Ce samedi, (5 janvier) Une petite
fenêtre s'ouvre devant nous, à condition de ne pas affronter l'atlantique, mais
de rester « abrités » par les îles hollandaises et anglaises. Nous
décidons donc un départ pour samedi matin. Il nous faut d'abord refaire le
plein de carburant à la marina, remplir notre réservoir d'eau car le dessal
nous fait quelques difficultés, et faire les formalités de sortie auprès de Mr
Beau Sourire, qui ce matin là est exceptionnellement d'excellente humeur :
il m'offre même, en prime, le bulletin météo !

9H40 :
la voile est hissée, nous avons pris 2 ris, y a plus  qu'à.... Sous la protection de St Martin, la
mer est acceptable, mais lorsque nous quittons son abri, les creux se forment.
Malgré tout, cela reste mieux que ce que nous avons connu au retour des Îles
Vierges. Nous avons 35 milles à parcourir, nous prévoyons 6 heures. Un dernier
passage avec vent fort et belles rafales, et nous voici à l'abri de Statia.
Juste avant, une vague nous arrive sur l'arrière et déloge de leur filet situé
sous le taud de soleil, une tomate et une orange ! Nous sommes salés, mais
ravis d'avoir effecué cette première étape. Nous longeons le long terminal
petrolier et ses réservoirs géants. Les remorqueurs sont toujours là, et le
nombre de pétroliers en attente nous surprend : ils sont 6, dont 3
« géants », ancrés à l'abri de la petite île. Nous sommes en terrain
connu, nous nous dirigeons vers la baie de Orantje, et nous prenons une bouée
pour passer la soirée et la nuit.

Le
lendemain, il a plu pour dessaler un peu le bateau. Même configuration :
une trentaine de milles pour rejoindre Nevis, avec un canal à passer. Celui là,
on le redoute un peu : le passage est étroit, le vent s'y engouffre, ça
risque de bouger ! Nous prenons à nouveau 2 ris dans la Grand Voile, et
sortons un tout petit bout de génois, et c'est parti ! Les rafales
atteignent 33 nœuds, elles sont heureusement assez brèves, et, au bout d'une
heure et demi, nous sommes sous le vent de Saint Kitts, la mer se calme, même
si le vent reste fort. C'est en voulant retendre la grand voile que nous
constatons que nous avons un problème : 3 points de fixation qui relient
la voile au mât ont « lâché », sans doute sous la pression des
grosses rafales. Nous décidons alors de faire notre halte à Saint Kitts  , et terminons notre route au moteur. Depuis
ce matin, le cross envoie sur la VHF son bulletin météo spécial : mer
forte et vent forcissant pour la nuit prochaine au moins, il va falloir se
tenir tranquilles !Nous ancrons dans la baie de Basse Terre, le port
principal de l'île. Le mouillage est rouleur, nous sommes 3 voiliers, chahutés
par la houle, mais c'est le passage obligé pour les formalités d'entrée...
Après une nuit assez agitée, nous allons à terre faire notre « check
in », immigration, bureau du port, puis une petite marche pour reprendre
des appuis de terriens. Nous retardons le retour au bateau, marre de se faire
chahuter par la houle ! De retour à bord, nous décidons de parcourir
quelques milles vers le sud : notre guide nous indique un mouillage plus
protégé à l'extrémité de St Kitts. Nous y apercevons un yacht et quelques
voiliers, et malgré le vent qui souffle toujours en rafales, nous  sommes beaucoup moins secoués !

Mardi
matin, nous décidons de tenter d'aller à terre : du ponton de debarquement
ne subsiste que quelques pieux, il va donc falloir ancrer, et se
mouiller ! Nous mettons nos petites affaires dans le sac étanche, et en
route pour l'aventure. L'opération débarquement se passe bien, l'annexe est
ancrée et amarrée à un rocher sur la grève, nous enfilons short et basketts et
avons la surprise de tomber nez à nez avec un groupe de... singes qui
traversent le chemin devant nous.

Le
temps de mettre la main sur l'appareil photo, ils ont filé ! Notre balade
nous conduit à un lac salé, en cours d'aménagement pour devenir une marina.
Quelques bateaux s'y sont déjà installés. En continuant notre promenade, nous
voyons d'autres singes, et cette fois, l'appareil photo est opérationnel :
les plus grands se laissent plus facilement photographier , mais les plus
petits, rapides, filent à notre approche.

Autour
du lac, les aménagements touristiques sont en cours : espaces verts,
quelques résidences privées. Le décor est très beau et surtout, nous retrouvons
ce qui nous a tant manqué à Saint Martin : la propreté !

Finalement,
c'est la quantité d'ordures , répandues dans tous les endroits de cette île,
qui  aura le plus marqué notre séjour. A
Saint Martin, les gens sont plutôt sympa, le pain est bon,le ravitaillement est
correct, les paysages sont beaux, mais qu'est-ce-que c'est sale !
On ne peut pas faire 2  pas sans tomber
sur les bouteilles plastique, des détritus, des gravats,sans oublier les
odeurs, et cela, que l'on soit en centre ville où en pleine campagne. Les
touristes qui débarquent par cars entiers sur le front de mer de Marigot
déambulent parmi les ordures. C'est une honte !

Je
crois que nous n'avions pas vu cela, même dans les îles moins developpées
touristiquement comme le Cap Vert, ou les Grenadines.

Autour
de nous, dans la baie, nous sommes de plus en plus nombreux : 4 yachts, 5
voiliers, 2 catas...

Autour
des yachts, nous voyons un engin surprenant, style hydoropropulseur. J'ai pris
des photos !

Nous
recevons toujours la météo de Saint Martin, il y a toujours un bulletin
d'alerte en cours, on attend que le vent tombe un peu pour réparer nos
fixations de voile, car il va falloir la déposer partiellement. Bref, pour le
moment, on attend....

Le
vent a encore soufflé toute la nuit et nous ne sommes pas très chaud pour
descendre à terre. En fin de matinée, le bateau des gardes-côte vient tourner
dans notre mouillage. Il contrôle un voilier, un autre volier et nous !
Pendant que je réponds tant bien que mal aux quetions de deux fonctionnaires,
JG acompagne les deux autres dans l'inspection de l'intérieur du bateau, qui
est passé au détecteur à métaux. Tout leur paraît OK. Avec beaucoup de
courtoisie, ils nous remercient et nous saluent, puis remontent dans leur
bateau. Un coup de vent inopportun fait partir à l'eau une bonne dizaine de
fiches préalablement remplies par un des officiers. Ca s'appelle un contrôle
qui tombe à l'eau !

Vers
15h00 le vent semble s'être un peu calmé et l'inactivité nous pèse. Nous
décidons de tenter la réparation de la grand voile. Ce n'est pas une mince
affaire de déposer et de maintenir un tiers de voile sur le pont avec les
rafales de vent... Au bout de deux heures d'effort, nos piéces sont remises en place
et refixées, la grand voile  et rangée,
et nous sommes satisfaits.

Les
BMS (bulletin météo spécial), se suivent et se ressemblent ,mais une légère
accalmie semble se profiler à partir de vendredi. Nous allons donc descendre
sur NEVIS pour nous rapprocher de Montserrat. Ces 10 milles  s'effectuent au génois , tranquille...Un
mouillage près de Charlestown, la « capitale » nous permet de
descendre à terre, d'effectuer nos formalités de sortie, et de, peut-être, nous
rapprocher de la Guadeloupe.

Samedi
12 Janvier 
: ça y est, nous sommes arrivés à Deshaies !
Profitant des prévisions avisées de météo France, relayées par le CROSS
Antilles Gyuane, sur la VHF, nous avons écourté notre séjour sur Nevis.
Formalités de sortie, et nous filons, direction Montserrat. Il y a 2 jours de
calme relatif, avant l'arrivée d'une grosse houle de Nord, générant des creux
de plus de 3 mètres, on a déjà donné.... Nous partons donc, avec 1 ris dans nos
voiles, mais cela ne sera pas suffisant. Un deuxième ris est pris dès que nous
quittons l'abri de Nevis. Nous naviguons en compagnie d'un autre cata, ce qui
rompt la monotonie  du voyage. La mer est
encore bien formée, le vent souffle bien, mais c'est déjà plus confortable que
ce que nous avons connu précédemment. Le mouillage à l'abri de Montserrat,
petite île partiellement ensevelie sous les cendres de son volcan, toujours
actif, se révèle rouleur. La nuit sera courte !

C'est
donc dès le lever du jour que nous partons pour la Guadeloupe. Le paysage, le
long de Montserrat, est grandiose. Le volcan fume, on sent l'odeur du souffre,
et les coulées de cendres et les roches projetées, bien visibles, donnent une
idée de la violence de l'éruption de 1995, qui a vidé l'île des 2/3 de sa
population.

Ce
matin, le temps est calme, la mer apaisée, le vent souffle à 16 nœuds, nous
retrouvons le plaisir de naviguer. A 14 heures, après un petit grain d'accueil,
nous sommes ancrés dans la baie de Deshaies, toujours aussi accueillante.
Suivant les conseils du CROSS, les voiliers viennent s'abriter, il y aura du
monde au mouillage ce soir ! Nous, nous allons retrouver nos amis, Monique
et Jean-Mi, pour une soirée « poulet boucanné ».



14/01/2013
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