Après 2 semaines passées à la marina de San Miguel, Jean & Mar et son équipage ont des fourmis dans la quille! Dimanche matin, nous larguons les amarres, à la recherche d'une usine qui acceptera de recharger notre bouteille de gaz. Celle-ci a,en effet, attendu que nous rendions la voiture de location pour tomber en panne sèche! Nous en avons 2 autres, plus petites, mais cela ne suffira pas pour la traversée. Pas moyen de l'échanger ( les bouteilles espagnoles sont différentes) et notre voisin de ponton nous a informé que l'usine de Tenerife avait refusé de remplir sa bouteille. Nous allons tenter notre chance à La Gomera: sur le site STW (site regroupant les expériences de voyageurs autour du monde), l'usine de San Sebastian est indiquée comme pratiquant le remplissage. Armé de notre bouteille sur son chariot à roulettes, nous tentons notre chance, mais hélas, « non, pas possible, nouvelles instructions...Il faut prendre un contrat espagnol.... »
Deux solutions s'offrent à nous: souscrire un contrat espagnol, et modifier le détendeur ,mais que ferons-nous de cette bouteille quand elle sera vide? ou bien utiliser l'énergie électrique fournie par le groupe électrogène en achetant un réchaud électrique.
Une visite chez les marchands d'électroménager de la petite ville (ils sont nombreux), et nous fixons notre choix sur une plaque 2 feux, de quoi nous dépanner en attendant mieux!
Prochaine destination: El Hierro, l'île la plus au sud ouest de l'archipel. Traversée rapide, le vent monte rapidement, une petite heure de grosse mer et de vent à plus de 25 nœuds, puis une arrivée tonique vers une île dissimulée par d'épais nuages. Le port tout neuf de la ESTACA nous accueille. Ici , pas de pontons! Les bateaux locaux sont sur corps morts, les visiteurs, le long du quai. Pas d'eau ni d 'électricité, mais une redevance « haut de gamme: 29 € la nuit! Nous avons repéré en arrivant une petite usine de gaz au sud du port. Nous y tentons notre chance dès le lendemain matin. Et cette fois , la chance nous sourit: nous rencontrons un homme charmant, qui, bien que cela pose des problèmes de compatibilité, accepte d'essayer d'effectuer le remplissage. Ouf, nous voici repartis, le cœur léger et la bouteille plus lourde: on va pouvoir continuer à manger......
Nous poursuivons notre journée par une visite de Valverde , la « Grande ville » de l 'île. Lorsqu'il passe devant l'arrêt, le bus de 10h ( un minibus ) est complet! C'est donc en autostop que nous gagnons la capitale. C'est en réalité un gros bourg, dont nous avons vite fait le tour. Une coupe de cheveux pour moi, dans un salon minuscule (2 clientes au maximum en même temps) et à l'équipement archaïque ( séchoir des années 60 et boite à chaussures en guise de caisse), quelques courses au supermarché, et nous redescendons vers le port, à 9 kilomètres de là. Nous retentons le stop, et ça marche!
Nous quittons la Estaca pour le sud de cette île sauvage et préservée. La côte est très belle, il y a peu d'habitations et pas de touristes. On a l'impression d'être au bout du monde. Le temps est clair, on distingue La Gomera, distante de plus de 40 milles, et même le sommet du Teide, sur Tenerife, à plus de 65 milles.
Après un petit tour dans le port de la Restinga, nous choisissons de passer la soirée et la nuit au mouillage, dans la baie de Bonanza . Quelques maisons, le bruit des vagues, une barque sur la plage... Et si c'était ça, le bonheur? Nous profitons de nos derniers moments canariens: baignade, promenades....
Au Cap Vert, nous embarquerons Xavier, équipier rencontré suite à une annonce passée sur STW. A trois, les quarts de nuit seront plus faciles à gérer, pendant la transat.
Ce vendredi, nous gagnons le port de La Restinga, au sud de l'île. Nous voulons y effectuer le plein de carburant et un complément d'avitaillement. Hélas, la cuve est vide, et ne sera remplie que.... Lundi! Départ retardé, donc , au début de la semaine prochaine, si tout va bien! Il faut être philosophe, sous ces latitudes.....