Bonjour la galère!!
Encore une galère! La mer, assez plate sous l'abri de l'île, devient furieusement agitée dans l'étroit passage entre Saint Kitts et Statia. Nous tentons de passer, en ralentissant l'allure, et en espérant trouver de meilleures conditions une fois la passe franchie. Mais un bruit de choc nous alerte: rien de visible sur la mer, des fonds de 46 mètres, pas d'obstacle recensé sur le GPS... Un peu inquiets, et largement secoués, nous décidons de nous mettre à l'abri de Saint Eustatius, surnommée Statia, la petite île hollandaise toute proche. Encore une heure de navigation, mais dans des conditions plus acceptables! Arrivés dans la baie, nous nous amarrons à une bouée du parc marin, et tentons de comprendre les raisons de ce bruit: pas d'entrée d'eau dans les coques, pas de dégâts apparents... Ce n'est que dans l'après-midi, lors de la baignade, que nous découvrons.... qu'il nous manque une quille!!!! Nouvelle inspection, extérieure et intérieure, qui ne révèle rien d'autre.
Sur Statia, aucune installation pour la plaisance, cette île est minuscule: une « grande ville » aux allures de village, un aéroport, un terminal pétrolier et une armée de remorqueurs, des centres de plongée situés au coeur d'une réserve marine renommée composent l'essentiel de la vie des 3000 habitants. L'accueil est amical, la vie paisible, au pied du volcan, le Quill, qui culmine à 400 mètres.
Le vent ne se calme pas, la mer reste houleuse, nous allons donc prendre notre mal en patience; Après avoir averti l'assureur de ce nouvel incident, nous partons, chaque jour, à la découverte de Statia, en attendant une météo plus favorable pour regagner Saint Martin, à 40 milles de distance.
Jeudi 2 février, la météo annonce une houle et un vent en baisse, nous levons l'ancre dès 7h15, et après une traversée agréable, nous arrivons dans la baie de Marigot, sur l'île franco-hollandaise de Saint Martin. Les formalités accomplies, nous partons prospecter les chantiers: nous allons devoir anticiper notre retour, et nous envisageons d'hiverner le bateau sur cette île.
Saint Martin est assurément la plus américanisée des îles françaises: ici, on parle anglais et un peu de français, le dollar est roi. Le plus souvent, chez les petits commerçants, un dollar équivaut à un euro, alors nous nous y mettons aussi !
Nous sommes loin de retrouver l'accueil des autre îles antillaises: hormis quelques rencontres sympathiques, nous trouvons les habitants froids et peu amicaux.
Les paysages, que nous découvrons en sillonnant l'île dans notre voiture de location (Toyota Yaris « pourrie ») sont très beaux sur la partie française, et très bétonnés sur la partie hollandaise qui fait la part belle aux hôtels gigantesques, aux boutiques « détaxées » et aux casinos! Le contraste entre le mode de vie des touristes et de la population locale nous laisse une impression de malaise.