Bonjour, les caraîbes
Samedi 11, nous arrivons en vue de la Barbade. Pas de halte prévue sur cette île, notre destination est à 100 milles plus à l'ouest. Le vent faiblit, nous nous aidons au moteur durant quelques milles, et nous en profitons pour faire tourner le dessalinisateur . A la tombée du jour, nous nous remettons sous voiles. L'allure n'est pas très rapide, mais notre approche des Grenadines se fera ainsi au matin.
Je profite de cette nuit calme et étoilée pour dresser un petit bilan de cette transat:
L'océan, tout d'abord: nous l'aurons vu sous divers aspects!Mer d'huile, nous invitant à la baignade dans une eau cristalline, à 29 degrés, à plus de 4000 mètres de fond, collines bleues de la mer soulevée par une longue houle paisible, moutonnement d'écume blanche, vagues déclinant les bleus, du turquoise à l'outremer, sombre tapis la nuit, éclairé par la lune et les étoiles, mais toujours immense et vide! Peu de bateaux: juste quelques cargos aperçus au loin, un superbe yacht sur notre arrière, un goelette, une voile sur l 'horizon, et un cargo passant tout près lors de notre avant-dernière nuit. Ce soir, c'est un paquebot de croisière illuminé qui fait route sur notre arrière...
Des centaines de poissons volants, surgissant par bancs au milieu des vagues, et quelques dauphins nous ont accompagnés.
Le ciel, ensuite: d'un bleu limpide au départ du Cap Vert, et à l'arrivée aux Caraïbes, plus tourmenté au milieu de l'océan , il nous a offert de magnifiques couchers de soleil et des arc-en-ciel interminables. Le jour, des oiseaux marins, venus dont ne sait où, nous ont emerveillé de leur vol gracieux: fous de bassan, aigrettes, paille en queue, hirondelles des mer …
La nuit, le ciel s'habille de milliers d'étoiles, et les étoiles filantes plongent vers l'océan.
Enfin, le vent: capricieux, inexistant, tiéde, soutenu... ami, ou ennemi... il nous a appris la patience !
Et le bateau: confortable dans la « pétole », il lui a manqué une voile d'avant pour avancer dans le petit temps: pas utile, nous avait-on dit....Sûr et performant dans les alizés, il nous a permis de tenir une bonne moyenne sur cette dernière semaine.
Bref, nous n'avons pas battu de record de vitesse, mais nous l'avons faite, cette traversée mythique!
Dimanche matin , 12 décembre, après 20 jours de mer, 2190 miles nautiques parcourus, Saint Vincent et Bequia se dessinent sur fond de ciel bleu. Encore quelques miles, et à 15 heures nous entrons dans la baie de Port Elizabeth., premier mouillage à Bequia, au sud de l'île de Saint Vincent, dans un décor de carte postale. Beaucoup de bateaux à l'ancre et sur bouées, village à flanc de côteau, nous retrouvons avec bonheur la civilisation. L'annexe est à moitié pleine de poubelles, que nous allons déposer à terre. Il y a là un petit marché de fruits et légumes. Enfin de la verdure... Petit restau le midi, au rythme des caraïbes( tranquille....),une baignade, et déjà les barques locales viennent proposer leurs marchandises. Nous ne resistons pas à nos premières langoustes... Ce soir, pour fêter notre arrivée, champagne, langouste à la plancha, salade de fruits – ananas, orange, pamplemousse- Et ensuite, une nuit complète, sans quarts! On l'a bien mérité !