départ de El Hierro

Après un week end au mouillage dans la Baia de la Bonanza ( un bon nettoyage pour la coque et les hélices, baignade et observation sous marine avec masque et tuba...) ,nous reprenons le chemin du port de la Restinga, afin de savoir si la cuve à gas oil a été remplie. Après un détour par le supermarché local, nous voyons arriver le camion citerne. Mais ce n'est qu'en toute fin de matinée (13h30...) que nous pourons enfin repartir, réservoir plein! Le ciel est gris, la mer plate, il n'y a pas de vent.... Mais nous sommes prêts, alors nous mettons le cap au large, en espèrant que l'après-midi nous apportera le vent attendu. Jusqu'à minuit, nous avançons au moteur, puis, grâce aux orages lointains qui nous entourent, le vent se lève et, jusquà 4 heures, nous trouvons une bonne allure. Le ciel s'est dégagé, des milliers d'étoiles nous éclairent, la mer redevient d'huile et nous sommes scotchés... Moteur donc, en attendant mieux! Après 24 heures de navigation, la situation semble bloquée, le reservoir baisse et nous cherchons la solution la meilleure: faire demi-tour, c'est faire 80 milles pour rien, continuer vers cap Vert, c'est encore 700 milles devant nous, sans savoir si le vent viendra aujourd'hui, demain....A 160 milles au sud est, il y a la côte marocaine et le port de Dakhla. Nous avons suffisament de carburant pour y arriver, et nous trouverons peut-être le vent à l'approche de la terre. De plus, cette destination nous rapproche des îles du Cap Vert.... Alors, cap sur le Maroc! En mettant les gaz, nous y serons avant la nuit du lendemain.... evitant ainsi une arrivée nocturne sur un territoire pour lequel nous n'avons pas de carte détaillée. Sur ce trajet, nous croisons un bateau de pêche coréen, immense usine flottante, et qelques cargos. Les eaux sont poissonneuses, et nous attrappons, enfin, nos premiers « vrais » poissons: un beau poisson sombre, de 45 cm, puis le lendemain, deux thons, un beau de 65 cm et un plus petit. Le frigo se remplit, nous remontons la ligne et nous nous occupons à nettoyer nos prises. A 30 milles de la côte marocaine, de petites barques de pêche sont là, nous proposant leurs poissons, et même, par signes évocateurs, du haschich... Pour le poisson, nous sommes servis, pour la fumette, ce n'est pas notre truc.... Ils repartent un peu déçus... La côte, basse et sablonneuse, ne se distigue pas facilement. Ce sont les cargos au mouillage qui nous indiquent l'entrée de cette baie, protégée par une longue bande de sable. Les barques des pêcheurs rentrent, leur village de trouve sur l'extrême sud de cette langue sablonneuse. Les barques blanches et bleues sont tirées à terre... Nous progressons dans la baie, surveillant le fond, et cherchant le port. Sur l'enrochement qui protège le port de pêche, un homme s'agite: c'est Mohamed, qui nous indique où accoster pour faire les formalités d'entrée. Nous mettons Jean et Mar à couple d'une barge, et le défilé des autorités commence: la marine royale, la douane, la police aux frontières, ils se retrouvent à 6, copiant sur des bouts de papiers les caratéristiques du bateau et nos identités, dans la bonne humeur, en parlant tous en même temps... Nos passeports sont tamponnés, le bateau est enregistré, nous pouvons aller au mouillage à l'entrée du port de pêche. Un nombre impressionnant de chalutiers s'y entasse, le poisson est dechargé à la main, vers les camions frigo stationnés sur le quai. Le bruit est assourdissant, et l'odeur... pénétrante! L'eau du port est recouverte de poissons morts et de déchets divers. Un mouillage plus près de la ville existe, mais une autorisation de l'armée est nécessaire. Dès le lendemain, accompagnés de Mohamed, nous allons voir l'homme influant de Dakhla, propriétaire d'un grand hôtel du bord de mer, afin qu'il nous aide à obtenir cette autorisation. Quelques coups de fil, et nous voilà admis à jeter l'ancre devant l'hotel, en compagnie de 3 autres bateaux, dont Delphis... Le plan d'eau est peu profond et agité, mais nous ne regrettons pas le changement! Nous sommes au coeur de la ville, et au coeur du Maroc: marché coloré, aux normes d'hygiène bien différentes des nôtres, voitures delabrées, petits commerçants, ruelles poussièreuses et avenues immenses... Le dépaysement est total! Nous allons profiter du lieu pour ravitailler en carburant ( 0,52 € le litre) au jerrycan, à la station service voisine, et en légumes et fruits frais. Ensuite, espèrons que le vent voudra bien nous pousser vers le Cap Vert!



21/10/2010
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