En escale à Madère
Peu séduits par l'ambiance de Funchal, nous levons l'ancre mardi matin, afin de regagner, plus à l'ouest, la marina de Calheta.
La côte bétonnée d'hôtels disparaît, laissant place à une nature généreuse, s'accrochant aux flancs des montagnes. Même les plus petits espaces au pied des falaises sont cultivés. On se demande comment se fait l'accès à ces parcelles si bien entretenues!
Nous longeons des falaises impressionnantes, plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce sont les deuxième plus hautes falaises d'Europe. Au pied, nous naviguons dans 20 mètres d'eau, rien à voir avec notre pertuis charentais!
Une petite brise d'est nous conduit, sous génois, aux abords de Calheta. La petite baie est entièrement occupée par le port de plaisance et un enrochement qui protège une plage artificielle , en sable doré, en provenance directe de Porto Santo....
Nous entrons dans la marina, blottie au pied des falaises, et , désireux de faire une vraie halte madérienne, nous décidons d'y passer la semaine.
Nous découvrons vite les défauts de cette marina: pas d'accueil, ce sont les autres plaisanciers qui viennent donner un coup de main pour l'amarrage, des pontons bruyants ( grincements permanents et chocs dès que la houle entre dans le port), possibilités d'exploration limitées ( pas de transports publics, ni de véhicules à louer).
En contrepartie, nous avons la proximité de commerces, le soleil, et un environnement « nature ».
Nous partagerons donc cette semaine entre les travaux de maintenance du bateau ( nettoyage, lustrage des inox, entretien mécanique, entretien des winchs, vidange moteur de l'annexe, vérification du groupe électrogène, pose d'un éclairage sur l'annexe), la grosse lessive avec notre « Mère Denis », l'avitaillement du bord, et les plaisirs de la découverte de l'île.
De belles balades nous ont conduit sur les hauteurs qui entourent le village. Partout, ce sont des plantations de bananiers, des fleurs exotiques devant les maisons, et le bruit de l'eau qui descend de la montagne. Nous empruntons les « traversas », ces ruelles souvent terminées par des escaliers qui serpentent entre les maisons, et les véredas, sentiers sans issue aboutissant à des points de vue .
Une autre matinée est consacrée à une sortie pêche avec l'annexe. Nous remontons quelques petits poissons, que nous relâchons, Jean-Georges a une belle touche, mais l'animal décroche avant d'être remonté à bord!
Nous ne voulons pas quitter Madère sans aller marcher sur les sentiers et les levadas: ce sont des canaux d'irrigation, conçus pour amener l'eau de la montagne vers les coteaux et les vallées. Nous partons donc en taxi , afin de rejoindre Rabaçal, point de départ d'un circuit qui semble à notre portée.
Le taxi nous dépose au cœur de la montagne, dans un paysage qui rappelle la nature sauvage de La Réunion, et nous rejoignons le point de départ d'une très belle marche. Altitude 1290 mètres au départ, 950 à l'arrivée, sur le site de 25 Fontes , où 25 chutes d'eau, plus où moins importantes, dégringolent au fond d'un cirque, dans un lac tout bleu. Un autre circuit , tout proche, nous mène à une chute d'eau d'une grande hauteur. Madère est un paradis pour les marcheurs et les amateurs de nature, ça, c'est sûr!
Le baromètre est toujours au beau fixe, nous attendons un peu de vent pour partir vers les Canaries.
S'il n'arrive pas, nous ferons une nouvelle étape madérienne, vers le sud- est cette fois.