Fin d'année d'île en île
Un dernier ravitaillement avant le départ et nous quittons en fin de matinée la baie de port Elizabeth. L'ile de Canouan se profile à moins de 6 milles devant nous. Une étape sans problème à la voile et au moteur pour faire tourner le déssalinisateur: Ici, ce qu'on consomme le plus, c'est de l'eau! Deux jours au mouillage, un peu rouleur et venté, quelques belles averses, dans une ile préservée des touristes, sauf dans sa partie nord, entièrement occupée par un complexe sécurisé, haut de gamme, avec golf. Le village est paisible et nous y découvrons une vraie crêche de Noël en plein air.
C'est la petite île d'Union, à la silhouette très escarpée, qui sera l'étape suivante. Nous entrons dans le lagon de Clifton, protégé par une barrière de corail. La vigilance est de mise! Les fonds sont variables, le sondeur passe de 0,50 à 5 mètres en l'espace de quelques secondes! Nous ancrons face à la barrière, sur laquelle 2 petits îlots accueillent un bar restaurant et une baraque de pêcheurs et ses quelques barques. Le village est très animé, et très coloré. De petites cabanes en bois accueillent les marchandes de fruits et légumes. Les commerces sont nombreux , tout au long de la route principale. En nous éloignant du centre, nous retrouvons la quiétude de la vie quotidienne des unionnais. Petites maisons de bois, chèvres broutant paisiblement sur le bord des chemins, une vraie ferme, avec vaches et tracteur... En demandant notre chemin, nous faisons connaissance de Ischacha, nouvel hôtelier-restaurateur sur l'île. Il a ouvert son établissement, flambant neuf, il y a 5 jours seulement, et il espère les clients. Il est très fier de nous faire visiter son hôtel, dans lequel il a investi l'argent gagné en Belgique, où il a été plombier (c'est un bon métier...) pendant 12 ans. Avec sa compagne allemande, ils ont aménagé quelques chambres, très spacieuses et décorées avec goût, et terminent 2 petits appartements, face à la mer, bananiers et cocotiers sous les fenêtres. Nous nous installons sur la terrasse pour prendre un rafraîchissement et nous avons droit à la photo: nous sommes les premiers clients! Nous espérons porter chance à ce couple sympathique ….
Le lendemain, c'est avec un couple de français , qui tient un commerce de souvenirs et de bijoux fantaisie fabrication maison, que nous échangeons nos récits de voyage. Ils se sont fixés à Union, après 30 ans de voyage sur la mer. Un peu de charter ( il fallait bien vivre et payer le bateau), beaucoup d'escales, mais c'est au cœur des Grenadines qu'ils ont choisi de se poser, avec toute leur famille: leur fils tient une épicerie-bar dans le village avec sa femme et ses enfants. Ils nous indiquent quelques mouillages et promenades agréables.
24 Décembre: pas de réveillon, mais un (trop) copieux repas: foie gras, Friginat ( spécialité de la région de Carcassonne, cadeau de Colette...), bûche au chocolat ( un peu spéciale, le seul chocolat trouvé sur l'île étant très épicé), le tout arrosé d'un vin rouge des États Unis....Tout cela en plein air, sous un magnifique ciel étoilé.
Le lendemain, nous partons pour Chatham bay, mouillage très nature, où nous découvrons la côte « sauvage » de l'île, et de beaux points de vue sur les sommets et les baies. Un arrêt au bar de la plage, pour un jus de fruit, nature pour moi, un peu « arrangé » pour Jean-Georges ( tiens, au fait, c'est Noël!) et nous faisons connaissance de Vanessa. Nous avons sans doute été ses seuls clients du jour, je n'ai pas de monnaie pour régler les consommations, et elle non plus! Elle passera se faire payer, demain , au bateau...Nous l'attendons jusqu'à 11h30... pas de Vanessa!
Autre jour, nouvelle île: Mayreau, toute petite, peu élevée, elle est la porte des Tobago Cays, que l'on domine depuis son sommet ( une colline de 100 mètres). Les bars-restaurants y sont nombreux et très couleur locale, le mouillage devant la très belle plage est fréquenté par de nombreux bateaux cherchant à s'abriter du vent qui souffle assez fort depuis 2 jours.
Ce vent va d'ailleurs persister, et rendre notre étape sur le site des Tobago cays, un peu décevante: mouillage encombré et agité, peu de possibilité de descendre à terre, sur les très belles plages de sable blanc, ni d'aller explorer les fonds sous marins, à la découverte des poissons;
Tiens, une barque rose: c'est Vanessa, qui vient faire sa tournée publicitaire. Nous l'appelons, mais elle ne veut pas de notre paiement, elle nous offre les consos, c'est, dit-elle, son cadeau de Noël...
De plus, nous sommes dans l'attente de notre petit-fils, qui semble vouloir quitter le confortable abri maternel....
Le 28, la grande nouvelle arrive: nous sommes les grands-parents d'Antonin,( 4,260kg, 54 cm,) les parents sont heureux, nous le sommes également! Et nous quittons les Tobagos, retour à Béquia, liaison internet oblige... nous sommes impatients de découvrir, à distance, le nouveau venu dans la famille. Quelques milles au près, vent à 25 nœuds, puis fin de la navigation au moteur, vent et mer dans le nez! Ça arrose dur... Nous retrouvons l'excellent abri de Port Elizabeth.
Près de nous, le drapeau arborant les 2 mouettes de la Charente Maritime flotte sur un cata. Nous allons saluer ces « voisins », un couple de retraités, vivant à Saint Georges de Didonne. Ils passent les 4 mois d'hiver sur leur bateau, basé en Martinique. Et c'est en prenant l'apéritif sur leur bateau, que nous fêtons l'arrivée d'Antonin!