la corogne et les rias
Quelques jours de détente dans la baie de La Corogne nous ont permis de nous acclimater au rythme espagnol. Le mouillage de Redes, malgré une météo maussade, nous laisse un agréable souvenir: un village typique, rencontre avec Pilar, une vieille dame, assise devant la porte de sa maison, qui nous a raconté sa vie, en Espagnol!, ambiance au café du port, le 11 juillet, soir de la finale du Mundial, et un concert de klaxon, corne de brume et chants, qui a salué la victoire de l'Espagne.
Le lendemain, nous quittons la Corogne, à la voile. Au bout de quelques miles, le vent s'établit au sud-ouest et nous éloigne de notre destination. Le vent a forci, la mer est houleuse, avec de bons creux. Nous décidons de nous aider au moteur pour revenir près de la côte, et c'est à ce moment que le pilote automatique nous lâche! Nous nous relayons à la barre.....toutes les demies heures.
La visibilité est réduite, la mer nous éclabousse, et un crachin breton vient pimenter le tout. Le repas de midi se réduit à quelques tartines de rillettes Henaff, sportivement étalées entre 2 vagues....
La côte est sauvage et très belle, couverte de champs d'éoliennes, quelques bateaux de pêche et deux voiliers affrontent la houle. Et nous sommes heureux de rentrer dans la baie de Corme et Laxe en fin d'après-midi.
Le mouillage, face à la plage, près de l'entrée du joli port de pêche, est reposant.Notre réserve d'eau douce commence à diminuer, nous allons tenter de mettre en route le dessal! Un vrai chantier, tant cette première mise en route est complexe... Il nous faut démonter le frigo pour avoir accès aux pompes. Mais en suivant les instructions, la "bête" consent à démarrer, et nous obtenons notre première production d'eau dessalée. Il est tard, pour le pilote, nous verrons demain...
Le démontage du lit est nécessaire pour avoir accès au compas magnétique. Après vérification des connexions, le résultat est le même: drive stopped, nous dit la machine. Il faut chercher ailleurs. La vérification de la commande du gouvernail s'avére fructueuse: le bras reliant le vérin du pilote au gouvernail s'est dessolidarisé. Il suffit de le remettre en place, de serrer le contre écrou, et le tour est joué!
Rassurés, nous partons en annerxe, ravitaillement et balade à travers la colline, jusqu'à la plage de Soesto, paradis des surfeurs locaux. Le ciel est gris, le baromètre chute....
Après deux nuits à Laxe, nous avons envie de continuer à descendre. L'étapeprévue est plutôt courte, une vingtaine de miles. Mais la surprise du jour vient encore du pilote auto: il nous met le bateau à l'envers sur le GPS. Qu'à cela ne tienne, nous naviguerons donc en marche arrière ( sur la carte electronique) tout en faisant le cap à la boussole sur chaque waipoint.
Le vent monte à 24 noeuds, nous avons réduit la voilure, la houle atteint 4 à 6 mètres ( 4 mètres pour le ministère de l'intérieur, 6 pour les organisations syndicales... comme pour les manifs) . Nous devons passer au large pour éviter les brisants dûs à la présences de hauts-fonds. L'approche de la ria de Camarinas est délicate, il faut bien respecter le chenal d'accès... Nous mouillons près du port de Muxia. Une opération "Pilote" , pour remettre le bateau dans le bon sens, un tour d'annexe, et nous découvrons à l'abri de la digue, une marina neuve et.... DESERTE. Un voilier français y fait escale: Midnight Sun, un couple avec 2 enfants, qui descendent vers le Senégal, avant de traverser pour les Antilles. Nous les reverrons sûrement...
Nous profitons de cette marina pour faire le plein d'eau et éviter le roulis du mouillage.
Ce matin le ciel est bleu, enfin, mais le vent qui souffle fort, est encore orienté au sud. Nous espèrons qu'il va enfin tourner afin que nous puissions enfin passer le cap Finistere et nous diriger vers VIGO.
Une vraie étape à la voile, sous le soleil, nous permet de rejoindre la ria de Arosa. La dernière heure est la plus sportive! Alors que nous entrons dans la ria, sous génois seul, le vent monte jusqu'à 28 noeuds, la mer s'agite, il fait frais, et nous devons remettre les cirés! Nous trouvons un abri près d'une petit ville qui abrite port de pêche et de plaisance. La journée suivante est consacrée à la détente, puis nous repartons pour Vigo: une heure de navigation à la voile, 3 au moteur, sur une mer d'huile, entre falaises et ilôts... Paysage magnifique, chaleur... Viva Espana!
A Punta Lagoa, près de Vigo, le personnel du port nous indique qu'il sera sûrement possible de sortir le bareau. Il faut revenir demain, car c'est Dimanche!
Ce soir, nous sommes sur le parking de la zone technique, prêts pour le carénage, qui sera effectué par le chantier local. Nous, nous irons nous promener à vélo. Nous avons testé ce matin l'assistance électrique: c'est génial, surtout ici, car ça grimpe!